Empreintes 20 Yvonne Couëdel
22 déc. 2013AU PLESSIS-BOURRÉ
Reviendras-tu dans notre Anjou
Où les arbres devenus roux
Sous nos pas déroulent un tapis
Invitant la mélancolie.
Canards dans la douve cancanent
Raillant le touriste attardé.
Soleil tout rond à l’horizon
Se mire sous l’arche du pont.
Deux cygnes blancs, comme en un songe
Tracent sur l’eau un chemin doux.
La brume sur les prés s’allonge,
C’est l’heure entre chien et loup.
Château attend sa châtelaine
Il est temps de te décider.
LE VERGER
Quel grand plaisir de découvrir
En pénétrant dans ton verger
La profusion et la beauté
De ses fruits tout prêts à murir.
Autour, les abeilles bourdonnent.
L’air y est doux et parfumé.
Aux plaisirs simples de l’été
Nos sens éblouis s’abandonnent.
Chacun en soi porte un verger
C’est privilège pour celui
Invité à le visiter.
SOURCE EN MONTAGNE
Elle a jailli, la source au flanc de la montagne
Et claire, elle dévale entre les blocs moussus,
Se laisse capturer dans la vasque de pierre
Où elle rafraîchira bêtes et gens fourbus.
Doucement parfumée par les fleurs en surplomb
Elle s’échappera en pente sinueuse
Pour aller irriguer les labours de printemps.
Et bue par le soleil, un nuage la guette
Elle ira vers la mer entraînée par le vent.
On en retrouvera,
En ce début d’automne
Une perle salée
Sur la joue d’un enfant.
Les sentiers pentus
Au soleil matinal
Boutons d'or en flammes.
°°°
Le torrent s'ébroue
Aux rochers de la rive.
File, la truite.
°°°
Infini du ciel
Mousse feutrée sous les pas
Quiétude bienvenue.
°°°
Chemin tout tracé
Existence accidentée
Confiance, Destinée.
PRINTEMPS JAPONAIS
Au jardin de Bouddha
Un rocher blanc au centre.
Le gravier de l'allée
S'étale, régulier.
Le promeneur pensif à peine le dérange
Si souple est sa démarche
Et si fluide son pas.
Du soleil au couchant
Un rayon filtre, doux
Sur l'ombre du pêcher
Qui retient ses effluves.
Quand la risée du vent le frôle d'un pétale
Au jardin de Bouddha
Le rocher blanc frémit.