Empreintes 23 Marie GANDON

Marie GANDON

En Béarn,

Je connais une Roche

Qui, de jour et de nuit,

Été comme hiver,

Répand ses pleurs

Sur les fleurs et les mousses

d'une forêt...

Pour elle,

Mon hymne,

Ma prière,

Afin que longtemps,

Longtemps...

Elle verse ses pleurs

En cascade,

La Roche qui pleure !

BERGER DES MARAIS

Boyette à la main,

un ouvrier des marais racle sa parcelle.

Ratissé de neuf,

le ciel se mire et déploie dans l'eau des salines.

Des aigrettes blanches

se déplacent avec grâce au creux des vasières.

De jeunes spatules

se livrent à des glissades près des salicornes.

Au bord d'un œillet crénelé de mulons blancs

s'ébroue un canard.

Un héron cendré, figé dans les hautes herbes,

se fait oublier...

Berger des marais,

un paludier plein de zèle règne en son enclos.

De blancs tas de sel

s'échelonnent sous le ciel comme des moutons.

Des chemins ondulent

enchâssés dans le brillant miroir du sel gemme.

Des ponts filiformes

s'enfilent dans les œillets des marais salants.

Mêlant terre et ciel,

des draps à la fleur de sel sèchent au soleil.

Des oiseaux tout blancs

inscrivent en leur sillage leur reflet sur l'eau.

Houlette à la main,

un poète-paludier fixe l'éphémère.

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