Empreintes 23 Marie GANDON
06 janv. 2016Marie GANDON
En Béarn,
Je connais une Roche
Qui, de jour et de nuit,
Été comme hiver,
Répand ses pleurs
Sur les fleurs et les mousses
d'une forêt...
Pour elle,
Mon hymne,
Ma prière,
Afin que longtemps,
Longtemps...
Elle verse ses pleurs
En cascade,
La Roche qui pleure !
BERGER DES MARAIS
Boyette à la main,
un ouvrier des marais racle sa parcelle.
Ratissé de neuf,
le ciel se mire et déploie dans l'eau des salines.
Des aigrettes blanches
se déplacent avec grâce au creux des vasières.
De jeunes spatules
se livrent à des glissades près des salicornes.
Au bord d'un œillet crénelé de mulons blancs
s'ébroue un canard.
Un héron cendré, figé dans les hautes herbes,
se fait oublier...
Berger des marais,
un paludier plein de zèle règne en son enclos.
De blancs tas de sel
s'échelonnent sous le ciel comme des moutons.
Des chemins ondulent
enchâssés dans le brillant miroir du sel gemme.
Des ponts filiformes
s'enfilent dans les œillets des marais salants.
Mêlant terre et ciel,
des draps à la fleur de sel sèchent au soleil.
Des oiseaux tout blancs
inscrivent en leur sillage leur reflet sur l'eau.
Houlette à la main,
un poète-paludier fixe l'éphémère.